La Santé de l'Abeille - Numéro 323 septembre/octobre 2024

Edito

2014… 2021… 2024…

Une fois de plus, cette saison apicole ne restera pas dans les annales concernant la production de miel voire la production de reines ou d’essaims. Pour la saison apicole de 2014, on disait que c’était « une des pires de mémoire d’apiculteur ». En 2021, on parlait d’« une saison apicole désastreuse ». Que dire pour 2024 car, dans beaucoup de régions, la récolte fut médiocre voire inexistante. Les évènements météorologiques qui impactent l’apiculture et l’agriculture sont de plus en plus violents, avec des occurrences de plus en plus rapprochées, comme l’indique Étienne Bruneau dans son article concernant les évolutions climatiques : « Aujourd’hui, c’est l’instabilité et l’intensité dans les anomalies de températures qui dominent » (voir p. 81 de ce numéro).

Il va falloir adapter nos pratiques apicoles et, plus globalement, nos modes de vie et de consommation en tant que citoyens du monde. Prendre conscience des évolutions climatiques est déjà une étape ; il ne faut pas en rester là mais agir collectivement et individuellement.

Nous venons de vivre deux élections législatives, l’une européenne et l’autre nationale. Y avez-vous entendu parler d’écologie ? Alors que le Haut Conseil pour le climat répète sans cesse que les enjeux écologiques sont essentiels pour notre avenir, il n’y a eu quasiment aucune proposition concrète sur le sujet. Signe des temps ou déni collectif face à ce que nous vivons – fonte des glaciers, canicules, inondations, montées des eaux, etc. ?^[1]

Ces dernières semaines, nous avons vu, dans l’euphorie et dans une joie collective, des hommes et des femmes se dépasser pour atteindre des performances extraordinaires durant les Jeux olympiques. Gageons que nous aurons la même énergie et le même courage pour relever les défis climatiques qui nous attendent. Et ceci est absolument nécessaire pour nous et pour nos enfants.

Apprendre et comprendre 

Préoccupons-nous également de la santé de nos abeilles. Chose étonnante, nous serions en mesure d’avoir, d’ici quelques années, des outils numériques prédictifs « pour mieux comprendre et anticiper les effets des épidémies croisées au sein des ruchers ». Mathieu Lihoreau et Tamara Gómez-Moracho travaillent sur l’analyse des comportements des abeilles face aux agressions biologiques, bactériologiques ou parasitaires (voir l’article p. 65).

En attendant, nous devons être en capacité, par la formation et l’information, de suivre l’état sanitaire de nos colonies. Aussi, n’hésitez pas à prendre contact avec le service formation de la Fnosad-LSA, vous trouverez tous les éléments sur le site internet www.fnosad-lsa.fr.

Louis Pister, 
président de la FNOSAD-LSA

[1] – Je vous recommande Le Monde sans fin, miracle énergétique et dérive climatique, un ouvrage de Christophe Blain et Jean-Marc Jancovici paru aux éditions Dargaud (2021). Une bande dessinée dans laquelle on apprend plein de choses.