La Santé de l'Abeille - Numéro 327 de mai juin 2025

Edito
Réflexions
Varroa destructor reste sans nul doute le plus grand problème pour notre abeille et notre apiculture, c’est pourquoi la Fnosad-LSA consacre dans ce numéro un dossier particulier aux résultats des tests d’efficacité qu’elle mène depuis 2007. Je tiens à remercier celles et ceux qui participent bénévolement à ces tests ainsi que nos partenaires et toute l’équipe de la fédération qui coordonne, analyse et interprète les résultats. Un sacré boulot ! Bravo !
La rupture de ponte s’affirme comme une alternative prometteuse et complémentaire pour maîtriser efficacement l’infestation du varroa. Deux partages d’expériences, issus de pratiques de terrain, illustrent différentes modalités de mise en œuvre. Et une étude menée par Martin Gabel met en lumière les effets induits lors de l’absence de couvain sur la reproduction de varroa. Chose étonnante que je vous invite à découvrir (dossier pages 24 à 50).
Dernièrement, j’ai reçu un courriel de Jean-François[1] qui nous a livré quelques réflexions concernant notre apiculture actuelle : « Il y a bien sûr peu de comparaisons entre les années 1980 et aujourd'hui. Il a fallu que les apiculteurs s'adaptent à cette situation mortifère où nous acceptons sans broncher des mortalités de 30 % par an » nous écrit-il. Dans ses propos pleins de bon sens, il pointe le risque de la disparition de notre abeille.
L’abeille s’en sortira… et nous ?
Personnellement, je n'ai pas de doute quant à la survie de l’abeille en tant qu’espèce qui n’a pas besoin de l’homme pour vivre, et qui sera encore présente sur terre lorsque l’homme aura disparu.
Néanmoins, nous risquons de mettre en péril notre apiculture, et par conséquent de nous mettre nous-mêmes en péril, en nous privant d’un levier essentiel pour la pollinisation des cultures et le maintien de la biodiversité.
Je suis un fervent défenseur, comme Jean-François, des abeilles locales qui sont habituées à un climat et une région géographique donnés. Tout apiculteur est en mesure de faire ses propres élevages et de procéder à ce que l’on appelle une sélection massale sur ses colonies. Des techniques simples et facilement assimilables existent et nous ne manquons pas de moyens de formation. Il y a certes des logiques économiques avec la vente des essaims et des reines (vente qu’il serait nécessaire d’encadrer du point vu sanitaire), mais il est parfois difficile de comprendre cette quête pour la meilleure abeille venue de je ne sais où.
À l’heure où j’écris ces quelques lignes, la saison apicole s’annonce sous de bien meilleurs auspices que l’an dernier, de quoi redonner quelques couleurs à notre apiculture. Mais un gros nuage noir plane, puisque, ce jour, le projet de loi du Sénat voulant réintroduire les pesticides interdits est arrivé en commission au parlement. Espérons que nos parlementaires feront un choix responsable : il y va de la santé de tous !
Louis Pister,
président de la FNOSAD-LSA
[1] – Fervent lecteur de la revue La Santé de L’abeille, Jean-François se reconnaîtra.
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