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La Santé de l'Abeille - Numéro 326 de mars avril 2025

Edito

Vingt ans après
Mieux vaut tard que jamais ! Plus de vingt ans après l’arrivée du frelon asiatique en France, l’Assemblée nationale vient de voter la loi visant à endiguer sa prolifération et à préserver la filière apicole. Ce qui a fait dire à Jean-Yves Roux, rapporteur de la proposition de loi au Sénat, « le texte du Sénat, adopté à l’unanimité, met fin au désengagement de l’État en matière de lutte contre le frelon asiatique, qui met à mal la filière apicole et les pollinisateurs sauvages ».
Si cette loi constitue une réelle avancée pour les apiculteurs, sa mise en œuvre dépendra des décrets d’application qui seront promulgués et des dispositions financières disponibles pour la lutte. Jusqu’à présent, ce sont principalement les Groupements de défense sanitaire apicole (GDSA) et d'autres associations locales qui ont porté le combat contre cet envahisseur, mettant en place des actions de piégeage et de destruction des nids malgré des moyens souvent limités. En prévoyant l’application du plan national au niveau départemental, sous la responsabilité du préfet, il faudra nécessairement tenir compte des actions et des organisations locales existantes.
Un paradoxe législatif
Alors que la protection des pollinisateurs semble enfin devenir une priorité, le Sénat, qui n’est pas à une contradiction près, s’est prononcé le 27 janvier en faveur de la proposition de loi portée par les sénateurs Serge Duplomb et Franck Ménonville visant à réintroduire les néonicotinoïdes ! Ces insecticides, dont la toxicité pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages a été démontrée par de nombreuses études scientifiques, ne pouvaient plus être utilisés en France depuis 2023. Comment peut-on faire fi des atteintes à la santé publique, à l’environnement, et à nos abeilles ? C’est également faire fi de tous les combats menés par les apiculteurs pour sauvegarder l’apiculture ainsi que les insectes pollinisateurs. Sommes-nous donc à ce point incapables de concevoir d’autres solutions ?
Une approche globale pour protéger la biodiversité
Au-delà des interactions entre pollinisateurs décrits dans ce numéro par Claire Gay, grâce à une étude menée sur une zone de culture de colza et de tournesol, il est nécessaire de mettre en lumière la dégradation des milieux naturels, leur accaparement au détriment de la biodiversité (artificialisation des sols, destruction des prairies naturelles…). Dans tout écosystème, il y a des interactions entre différentes espèces mais ces interactions avec des pressions d’un groupe sur l’autre sont fortement exacerbées lorsque les habitats sont en régression et pollués par les pesticides. Certes, ces interactions entre abeilles mellifères et autres pollinisateurs existent, mais ne nous trompons pas de cible car la solution ne viendra que de la préservation et de la restauration de notre environnement.
« Ceux qui ne croient pas en l’impossible sont priés 
de ne pas décourager ceux qui sont en train de le faire. » Mike Horn.
Louis Pister, 
président de la Fnosad-LSA
 

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