La Santé de l'Abeille - Numéro 306 - novembre/décembre 2021

Edito

« Bien que je sois convaincu que rien ne change, il est important pour moi d’agir comme si je ne savais pas. » Léonard Cohen

Cette phrase ne sous-entend pas qu’il ne faut pas chercher à savoir…

Non ! Décidément rien ne change en ce bas monde… Des injustices peuvent être ressenties comme vraiment inacceptables dès lors que l’on a connaissance de certaines informations. Si l’on ramène ces quelques mots à notre Apiculture et aux « systèmes » qui la composent, on se rend compte que ces derniers, pour la plupart, sont d’un féroce appétit et se sont arrangés pour drainer une grosse partie des aides attribuées à la filière. Ceci notamment pour les aides de la PAC versées dans le cadre du programme apicole européen (PAE). Il convient de savoir que le montant des aides de l’Europe est calculé pour chaque État membre en fonction du nombre de colonies qu’il déclare – donc déclarées par les apiculteurs. Donc tout apiculteur, même de loisir, contribue au montant de l’enveloppe allouée. Et chez nous, en France, il y a beaucoup d’apiculteurs de loisir ! À savoir également : ce montant PAC est doublé du fait du cofinancement par l’État français.

La prise de connaissance des montants des aides peut interpeller l’apiculteur lecteur du document édité par le ministère de l’Agriculture , surtout s’il est apiculteur de loisir. Ceci car il peut réaliser que, finalement, cette ressource n’arrivera pas jusqu’à lui… ou si peu ! Normal ?

Agir même en sachant ? Oui ! Et particulièrement en ce qui concerne la déclaration des ruches qui est d’une importance capitale en termes de gestion sanitaire collective. Même si, dans ce domaine, bien des interrogations, voire des craintes, subsistent quant à la mise en application de la Loi de Santé Animale (LSA).

La fin de l’année est proche, bientôt les fêtes. Vivez-les en oubliant un peu ce qui ne va pas.

Et hélas, beaucoup de choses ne vont pas.

De tout cœur, je vous souhaite au nom de la FNOSAD et au mien, de très belles fêtes de fin d’année ainsi qu’une bonne saison apicole à venir.

Jean-Marie Barbançon, président de la FNOSAD-LSA